LA KERALA
Chez la Kerala, le temps s’étend des premières chaleurs de l’été à l’arrivée de la mousson, lorsque les pluies diluviennes s’abattent brutalement sur la cocoteraie et gorgent le sol.
De sa fenêtre, lui parviennent le rire et le chant des femmes qui lavent le linge dans l’eau saumâtre. Aux moteurs des embarcations qui circulent sur les canaux se mêle le croassement incessant des corbeaux.
Derrière ce microcosme, la mer d’Arabie l’entraîne aux milieu des filets des pêcheuses à la peau craquelée par le sel.
Elle accueille les vagues rugissantes de l’océan comme une offrande.
Les travaux domestiques achevés, la Kerala se plait à sombrer dans la torpeur d’une sieste divine.
17 heures. L’heure est venue de réajuster son sari, d’orner sa tresse d’un brin de fleurs de jasmin et de se diriger vers le temple pour l’Aarti.
Padma Gall